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Le CeLiObe : une prise en charge innovante de l’obésité

le 21/07/2017

L’accueil est attentif et souriant quand on arrive à l’étage de La Louvière entièrement dédié au CeliObe, dans les lumineux locaux de plus de 400 m2 tout juste rénovés. C’est à l’image de ce qui attend tout patient qui commence l’un des parcours proposés par ce service spécialisé sur l’obésité. Deux parcours dépendent du choix des patients : pour ou sans chirurgie bariatrique.

Que ce soit le parcours « médical » ou chirurgical, le principe de la prise en charge est le même : un programme pluridisciplinaire, en groupe et en individuel, sur plusieurs séances. « Il y a six séances sur le parcours médical, et sept pour la chirurgie, explique Chantal Hanquiez, cadre de santé au CeliObe. Soit deux séances avec la psychologue, deux avec la diététicienne et deux d’activité physique pour le premier parcours. Pour la chirurgie, il n’y a qu’une séance de sport et deux fois trois séances avec la psychologue et la diététicienne ». À leur premier rendez-vous, les patients passent une demi-journée d’informations à rencontrer les professionnels cités et le médecin nutritionniste avant de faire un examen pneumologique pour le « médical », et un bilan plus complet pour le « chirurgical ». Deux mois plus tard, ils peuvent commencer leur parcours.

Un programme anti-régime basé sur les sensations alimentaires

Tous les professionnels de santé qui interviennent sont formés à la spécificité des symptômes de l’obésité. Tous tendent vers l’objectif final attendu : plus que la perte de poids – et c’est là la nouveauté de cette approche –, il s’agit surtout d’un mieux-être physique, psychologique, et dans l’assiette. Avec le même credo : pas de régimes !

« Notre mission est de faire prendre conscience aux patients que les régimes, et la restriction cognitive qu’ils entraînent, sont voués à l’échec. Le message essentiel est le suivant : plus que l’équilibre alimentaire, ce sont les sensations alimentaires dont il faut tenir compte. Ce sont elles qu’il faut retrouver et écouter : quand, comment mange-t-on et quand s’arrêter ?, explique Chloé Blazsczyk, psychologue. Beaucoup de patients ne connaissent plus les signaux de la faim, ni ceux du rassasiement ». Cette approche va « à l’inverse des idées reçues et bouscule notre relation à la nourriture. Elle est longue mais sans frustration, et donc très efficace », témoigne Isabelle Blanquart, patiente du CeliObe qui termine un parcours chirurgical avec une perte de 11 kg en cinq mois.

Une mise en œuvre exemplaire d’éducation thérapeutique

Médecins, psychologues, diététiciennes, éducateurs sportifs : tous parlent le même langage et travaillent de concert. « Nous sommes tous un maillon de la chaîne avec nos spécificités, mais avec la complémentarité des messages, en échos bien séquencés », souligne le Dr Julien Rousseaux. Les patients sont eux aussi un maillon de la chaîne, « associés à leur prise en charge pour mieux devenir autonomes sur le long terme », ajoute le médecin : c’est le principe même de l’éducation thérapeutique, mise en œuvre de façon exemplaire par le CeliObe, en toute transparence. « On ne nous cachait rien des dangers des régimes mais aussi des opérations », témoigne Séverine Trioux, autre ancienne patiente qui a suivi les deux parcours et qui a aussi beaucoup apprécié l’écoute personnalisée, et les réunions en groupe malgré un fort a priori négatif.

Elle a aussi aimé pouvoir être entendue sur les améliorations à apporter dans la prise en charge. « Nous recueillons volontiers toutes les remarques des patients et essayons d’être réactifs le plus rapidement possible. Le changement est continu et on s’adapte », ajoute le Dr Julien Rousseaux. « Nous avons la volonté de faire de ce pôle une référence en termes de préparation et de suivi de la chirurgie de l’obésité », affirme le médecin. C’est bien parti pour. Plus de cinq cents patients ont été pris en charge en 2016, soit presque deux cents de plus qu’en 2015.