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Troubles bipolaires : une campagne pour se mettre dans la peau d'un patient

le 30/03/2017

Les maladies mentales sont souvent l’objet de fantasmes, de peurs et de tabous, sources de grandes souffrances et de stigmatisation pour les patients et leurs proches. Et les troubles bipolaires n'échappent pas à cette règle. Pas toujours pris au sérieux, parfois même objet de controverses, ils touchent pourtant entre 1 % et 2,5 % de la population française (soit entre 650 000 et 1 600 000 personnes).

Ces patients sont, par ailleurs, victimes d'une double peine : l'errance diagnostique. Elle concernerait 70 % d'entre eux. Il s'écoule, en moyenne, 10 ans avant de parvenir à un diagnostic de troubles bipolaires. Hospitalisations, tentatives de suicide, taux de chômage élevé, addictions ou encore ruptures familiales émaillent ainsi très fréquemment le parcours de vie des malades.

Une expérience immersive 

À l’occasion de la 3ème Journée mondiale des troubles bipolaires organisée ce jeudi, la Fondation FondaMental, fondation de recherche dédiée à la lutte contre les maladies mentales, lance une expérience immersive pour sensibiliser le grand public à cette maladie.

Sur un site nommé « Territoires bipolaires », elle propose aux internautes de vivre une simulation unique pour mieux comprendre le quotidien des personnes atteintes de troubles bipolaires. Comme dans la peau d'un patient...

Côté Up and Down

Mettant en scène un homme atteint de troubles bipolaires, l’expérience proposée permet à chacun d’agir sur le film et de découvrir ce qu’est un épisode dépressif (le Down) et ce que peut être un épisode maniaque (le Up).

Le dispositif repose plus précisément sur un film dont les spectateurs peuvent prendre le contrôle. Cela par un simple clic ou par l’activation de son smartphone comme télécommande si le film est visionné sur ordinateur.

Les troubles bipolaires 

Le terme bipolaire décrit une alternance de deux phases extrêmes chez le patient : l’une dite d’excitation – ou maniaque – et l’autre dite dépressive. Plusieurs semaines, voire plusieurs mois, peuvent séparer ces phases. Le plus souvent sans raison apparente. Selon les patients, les symptômes varient. Mais une chose est sûre, ils nuisent considérablement à leur l’espérance de vie. Par rapport à la population générale, les personnes qui souffrent de bipolarité vivent 10 à 20 ans de moins.

Côté traitements, trois familles de médicament sont indiquées : les sels de lithium, les anticonvulsivants et les antipsychotiques atypiques. Ils servent à maîtriser les différentes phases de la maladie, avec un temps d’ajustement. Or, c’est au cours des 5 premières années que les chances de rémission sont les plus grandes. 

Article original publié sur Pourquoi Docteur.