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Hervé Traoré : de la Guinée à l’Hôpital privé de l’Est Lyonnais

le 04/03/2021

Quelle est votre fonction ?

Je suis brancardier à l’Hôpital privé de l’Est Lyonnais, depuis mai 2018.

Quel a été votre parcours et pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

J’ai fait une licence en marketing en Guinée. Une fois arrivé en France, je me suis réorienté dans les sciences de l’éducation à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne, avec l’objectif de devenir instituteur. J’avais alors du mal à joindre les deux bouts et je cherchais un petit boulot étudiant. Ma compagne a déposé mon CV pour un poste de brancardier dans une clinique de Saint-Étienne. J’y ai travaillé pendant un mois, cela m’a beaucoup plu et j’ai voulu trouver quelque chose de plus pérenne dans ce métier !

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre quotidien ?

Ce que j’aime, c’est que les journées ne se ressemblent pas, il n’y a jamais de routine. J’ai des collègues formidables, nous avons un très bon esprit d’équipe. Et dans ce métier, il y a quelque chose de vraiment particulier, nous pouvons créer des liens très forts avec des patients, en très peu de temps. 

Mon projet d’orphelinat en Guinée

 En parallèle de mon métier, je suis en train de monter un projet d’orphelinat en Guinée, avec mon épouse. Grâce à ma mère, j’avais déjà un terrain sur place et nous avons décidé de l’utiliser pour ce projet. Nous avons tous les papiers nécessaires et nous allons bientôt commencer la construction. Notre objectif, c’est d’ouvrir début 2022. Nous comptons y accueillir dix filles et dix garçons, de 4-5 ans jusqu’à 14 ans. Bien sûr, si des enfants plus jeunes ont besoin d’un toit et de nourriture, nous pourrons aussi les accueillir. Sur place, c’est mon frère et sa femme, ainsi que ma petite sœur, qui vont s’occuper des enfants. Outre l’hébergement et la nourriture, nous voulons faire en sorte que les enfants puissent être scolarisés dans une école publique et que les plus âgés soient préparés à entrer dans la vie active.

Le but de ce projet, c’est de se donner la main. Nous lançons donc un appel aux dons. Financiers d’une part, nous sommes en train d’ouvrir un compte bancaire au nom de l’association, mais aussi des dons de vêtements et de jouets. Ceux-ci peuvent être adressés directement à l’Hôpital privé de l’Est Lyonnais au 140 rue André Lwoff 69800 Saint-Priest.
Au-delà du matériel, nous sommes aussi preneurs de conseils… alors toutes les expertises pouvant nous aider sont les bienvenues !

Avez-vous un souvenir qui vous a marqué dans votre vie professionnelle récente ?

Les débuts de la période Covid, quand la peur s’est rapidement installée. Comme nous étions obligés de porter une tenue spéciale, cela effrayait un peu nos patients. Je me souviens d’une dame très âgée que j’avais dû beaucoup rassurer à cause de ça. Le lendemain de son entrée dans nos services, j’ai appris qu’elle était décédée et cela m’a bouleversé. 

Comme aimeriez-vous évoluer dans votre métier ? 

Mes collègues me répètent que je pourrais devenir aide-soignant ou infirmier, mais moi je me plais beaucoup dans ce métier. Cela nous permet de vivre des moments privilégiés et uniques avec les patients, chacun d’entre eux réagissant différemment. Il faut trouver les mots justes.