Classée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme l’une des dix maladies les plus invalidantes, la schizophrénie concerne 600 000 personnes en France.
Maladie mentale sévère – généralement chronique – la schizophrénie se caractérise par des symptômes très hétérogènes, qui diffèrent selon les personnes. En général, ces symptômes sont répartis selon trois dimensions principales :
L’ensemble de ces troubles chroniques aboutissent à une invalidité importante dans différents domaines (affectif, familial, scolaire ou professionnel, social).
La schizophrénie est une maladie complexe reposant sur une vulnérabilité génétique (de multiples gènes sont concernés) combinée à des facteurs environnementaux (par exemple, consommation de cannabis…). Selon une hypothèse, la schizophrénie serait la conséquence de troubles neuro-développementaux précoces (intra-utérins ou périnataux) ou plus tardifs (à l’adolescence).
Elle se déclare le plus souvent entre 15 et 25 ans. Dans la moitié des cas environ, elle se manifeste d’abord par un épisode psychotique aigu avec des troubles du comportement. Une hospitalisation est alors souvent nécessaire. Dans l’autre moitié des cas, le début de la maladie est insidieux, marqué par un retrait social et un désinvestissement progressif des activités et des relations habituelles avec un fléchissement scolaire ou professionnel. Le diagnostic est alors souvent retardé, entravant le pronostic. La maladie touche aussi bien les femmes que les hommes.
Des traitements neuroleptiques antipsychotiques sont prescrits par le psychiatre. Le mauvais suivi de ce traitement – ce qui est fréquent – est un facteur de risque de rechute, de réhospitalisation, de chronicité. Dans un tiers des cas, un traitement correctement suivi entraîne une rémission durable.
Le suivi régulier et de proximité (centre médico-psychologique, centre d’accueil thérapeutique à temps partiel, hôpital de jour, foyers) par plusieurs intervenants (psychiatre, infirmier, psychologue, ergothérapeute, psychomotricien, assistant social) permet d’aider le patient à éviter l’enfermement sur lui-même et la désocialisation et limiter le handicap fonctionnel (via des ateliers autour d’habiletés sociales ou d’activités de la vie quotidienne, par exemple).
La réhabilitation cognitive (jeux de rôle, exercices, éducation à la maladie) contribue à contourner les troubles cognitifs (troubles attentionnels, mémorisation, exécution…). Les thérapies cognitives et comportementales peuvent être utiles en matière de relaxation, d’estime de soi ou dans le cadre d’un travail cognitif autour des idées délirantes, par exemple.
Dans les formes sévères ou résistantes de la maladie, l’électroconvulsivothérapie (électrochocs) ou la stimulation magnétique transcrânienne (application d’une impulsion magnétique sur le crâne au moyen d’une bobine, indolore), pratiquées en milieu hospitalier, peuvent être indiquées.